"Tout concourt à affaiblir notre système immunitaire", explique Alain Robert, Docteur en pharmacie spécialisé en homéopathie, phytothérapie et aromathérapie.

"Le froid et l’humidité participent à la recrudescence des virus et des bactéries ; le manque de soleil engendre une carence en vitamine D et la dépression saisonnière qui lui est liée. Pour aggraver les choses, on se bouscule dans les centres commerciaux, le cabinet du médecin, les urgences hospitalières, là où incubent tous les virus", décrit l’auteur du Guide Pratique de l’Homéopathie, récemment publié aux éditions Marie-Claire.

Bonne nouvelle : les médecines alternatives proposent une riche palette d’astuces et de gestes simples pour féticher le corps contre ce grand bain microbien.

Du bon sens en cuisine

La nourriture reste notre première médecine, la plus simple aussi, à condition de faire preuve de bon sens.

Fruits et légumes frais, poisson et viande de qualité… mangez un peu de tout sans oublier de vous faire plaisir. Privilégiez les aromates qui, en sus des oligo-élements et vitamines, apportent des composés phyto-chimiques (dérivés soufrés, flavonoïdes, anthocyanes et autres super molécules anti oxydantes) tous bénéfiques pour notre immunité.

Arme de destruction massive des bactéries : l’ail. Comme le curcuma, on peut en mettre partout !

L’astuce d’Alain Robert : préparez vos plats en écrasant à l’aide d’un couteau les gousses d’ail cru épluchées. Laissez reposer 6 à 8 minutes avant de les utiliser. L’ail fabriquera ainsi en abondance ses fameuses molécules antiseptiques et anticancéreuses.

Un bon plan facile et peu coûteux : le bouillon miracle de nos grands-mères : dans un faitout, mettez à mijoter deux heures carcasse de poulet, ail, oignon, persil, carotte, persil, thym, romarin, laurier… À siroter en guise de dîner ou en mono diète dominicale.

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"Un potage, c’est comme une décoction. On s’hydrate et on fait le plein de vitamines en plus" s’enthousiasme Alain Robert. Vous êtes gênée par l’odeur de l’ail ? Mâchouillez un brin de persil frais ou un grain de café pour retrouver une haleine fraiche.

Soigner sa flore intestinale

Contre toute attente, c’est là que l’essentiel de notre système immunitaire se trouve.

"Un intestin enflammé est distendu et ne joue plus son rôle de filtre. Il laisse passer les bactéries, les métaux lourds et autres grosses molécules polluantes qui attaquent et perturbent notre système immunitaire", détaille Alain Robert.

Sans compter qu’une flore intestinale affaiblie fixe mal vitamines et oligo-éléments, aggravant la difficulté de l’organisme à se défendre.

Solution : mangez mieux, mastiquez bien vos aliments, buvez suffisamment d’eau. En coup de pouce, les gélules de glutamine, un acide aminé, aident à calmer l’inflammation du tube digestif tout en nourrissant les cellules de l’intestin. Une fois récupéré leur forme olympique, ces "entérocytes" remplissent de nouveau leur rôle de barrière.

Autre super anti inflammatoire, la curcumine (extraite du curcuma), qui ressoude les cellules des intestins en sus. Son assimilation est optimale quand elle est couplée à la molécule du resvératrol, un super antioxydant, ou à la quercétine, un autre flavonoïde végétal. Des associations que proposent les formules Curcumicine ou Flavocurcumine.

Une fois notre muqueuse intestinale en meilleur état, notre flore (microbiote) pousse mieux. Il est recommandé de ré ensemencer cette dernière de temps en temps avec une cure de probiotiques bien choisis et en quantité suffisante. Exemple : Le cocktail Yerbaflore mixe 8 souches aux rôles distincts. Lactibiane Défense et Lactibiane H-Py renforcent respectivement le système immunitaire et la muqueuse intestinale. Mode d’emploi ? 3 semaines de cure, suivies d’une semaine d’arrêt, à reprendre tout l’hiver.

Stimuler ses anti-corps

En plus du traditionnel cocktail vitamine C et oligo-éléments, l’Echinacée Pourpre (aussi Purpurea, en latin, la plus concentrée en principes immuno stimulants) agit sur l’immunité innée et l’immunité acquise.

Elle aide le corps à ouvrir son bouclier à large spectre face aux agresseurs et corps étrangers tout en stimulant la production d’anti corps spécifiques contre les bactéries.

"Mélangée avec de la vitamine C, elle réduit de 88% le risque d’attraper un rhume" relève Alain Robert. Veillez à toujours faire des petites pauses – quelques jours sans aucun complément - pour ne pas mettre l’organisme en surchauffe.

Combattre les microbes avec les huiles essentielles

Utilisées à bon escient, les huiles essentielles sont de puissants agents de protection et de prévention. Déconseillées aux femmes enceintes, aux épileptiques ou dans les cas de terrain allergique ou asthmatique, elles doivent être administrées avec précaution aux enfants.

La formule magique d’Alain Robert ? Se frictionner les avant-bras une fois par jour avec un mélange d’huiles essentielles pures de SARO, d’eucalyptus radiata et de tea tree. Pour les enfants, il suffit de diluer le mix dans une huile végétale neutre. Si remarques désobligeantes des camarades de classe quant à l’odeur des plantes, optez pour le rituel du soir.

En diffusion, les huiles essentielles d’eucalyptus radiata et de tea tree (arbre à thé) assainissent l’air –mais évitez que les enfants soient dans la pièce. On peut brûler dans un encensier des feuilles d’eucalyptus ou de sauge, ou les faire bouillir pour ensuite laisser les vapeurs purifier la maison.

Antibactériennes, anti fongiques et anti virales, les huiles essentielles à ingérer sont aussi efficaces contre les virus, contrairement aux antibiotiques, mais aussi sur la grippe et les angines.

Diluez-en une à deux gouttes dans une petite cuillère d’huile d’olive ou de miel, à consommer en cours de repas pour ne pas irriter les muqueuses. Vous pouvez aussi en imbiber un sucre ou un peu de mie de pain.

Les stars de l’hiver : tea tree, citron (efficaces et bon marché), thym à thujanol (un peu plus cher) et eucalyptus radiata. Plus agressives, cannelle, sarriette et origan, seront plutôt prises en gélules. 

Enfin, évitez l’entrée des microbes et virus par la voie aérienne en nettoyant le nez régulièrement à l’eau de mer ou au sérum physiologique. Vous éliminez dans le même temps les agents allergènes fixés aux poils des narines : moisissures, pollens et autres poussières qui favorisent le déclenchement du volet allergique des rhinites.

Renforcer le terrain grâce à l’homéopathie

En prévention, prenez une dose par semaine d’Influenzinum en 9CH (sa formule est fabriquée à partir du vaccin de l’année) le premier mois, puis une dose par mois jusqu’à la fin de l’hiver.

Associez-lui une dose de Thimuline 9CH, à la même fréquence mais programmée à un jour différent de la semaine.

Fragile des intestins ? Évitez la gastro entérite avec une dose de Sérum de Yersin en 9CH, tous les 15 jours en alternance avec une dose d’Aviaire 9CH, également une semaine sur deux. Les enfants  prendront tous les matins 3 granules d’Echinacea en 5CH.

Et si on est déjà malade* ?

Bien s’hydrater permet au corps de mieux lutter. Optez pour des tisanes à base de plantes antiseptiques respiratoires : eucalyptus, pin, thym, serpolet, hysope, lavande et menthe poivrée. Choisissez-les de préférence bio ou contrôlées (avec un bulletin d’analyse conforme à la pharmacopée française, encore plus stricte que le bio). En tisane spécial enfant : eucalyptus, thym, sarriette, romarin, hysope, lavande font des miracles.

En cas de toux grasse, sirotez une infusion d’Erysimum ou de réglisse (anti-inflammatoire et fluidifiante). Pour soigner les toux sèches, préférez les boissons à base de pensée sauvage, thym, marrube, fleur de coquelicot, bouillon blanc. 2 ou 3 gouttes d’huile essentielle de tee tree ou d’eucalytus radiata sur l’oreiller aident à dégager le nez bouché.

Fièvre, douleurs articulaires, courbatures ? Associer huile essentielles d’origan (2 gélules trois fois par jour) + friction de la tête au pieds d’un mélange maison (15 ml de mélange à quantité égale de ravinsara, eucalyptus citronné, et romarin a cinéole, en insistant sur les bronches et les articulations douloureuses).

C’est ce qu’on appelle un embaumement aromatique ! La première nuit, attendez-vous à une bonne transpiration ; prenez du paracétamol si la fièvre est forte. Hydratez-vous bien avec des tisanes. En 72h, vous êtes sur pied.

*Les informations données dans cet article ne font pas office de prescription médicale, elles restent des données à titre informatif. Il est nécessaire de consulter un médecin inscrit au tableau du Conseil National de l’Ordre des Médecins au moindre symptôme et avant tout traitement.