Maltraitance animale devant le tribunal correctionnel de Bordeaux : "C'était une situation apocalyptique"
Une Girondine de trente ans était jugée devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. Elle est accusée de mauvais traitement sur des chiens de race et de les avoir vendus illégalement. Les animaux étaient entassés dans des cages du petit appartement familial de Bazas avec les enfants du couple.
Une trentenaire saura le 4 novembre prochain si elle est condamnée pour mauvais traitement envers des animaux et pour avoir vendu des chiens sans autorisation. Treize chiens de première catégorie, des chiens dangereux, étaient entassés dans son appartement de 75m² à Bazas. Les cages dans lesquelles ils étaient installés mesuraient un mètre carré, alors que la loi prévoit minimum cinq mètres carrés par animal. Des excréments jonchaient le sol. Les enquêteurs de la police municipale et de la gendarmerie ont employé le même qualificatif quand ils ont découvert l'appartement : "apocalyptique".
On est sur un cas de négligence grave
La SPA de Bordeaux et du Sud Ouest s'est portée partie civile dans ce dossier. "Ce mot apocalyptique est très lourd de sens explique l'avocate de la SPA, maître Florence Pasquon, notamment quand on sait que la personne qui était en cause était formée. On s'aperçoit que l'on n'est pas sur un cas de maltraitance simple mais sur un cas de négligence grave ! Depuis quelques années on sait que les animaux ne sont pas que des meubles, ce sont des êtres sensibles et je ne vois pas comment les animaux dans ce dossier auraient pu ne pas souffrir des conditions de détention dans lesquels ils se sont trouvés. Cette personne continue son activité, alors certes avec toutes les garanties administratives probablement, mais est-ce que toutes les garanties morales sont là, la question se pose."
5.000 euros avec sursis
Le parquet a donc prévu une peine ce qu'on appelle d'avertissement en demandant une amende très forte, 5.000 euros, avec sursis qui donc a pour but d'empêcher cette femme de réitérer cette infraction dans quelque territoire qu'elle se trouve. Selon les mots de la procureure "il faut maintenir la pression pour que cela ne se reproduise pas."
Entre les enfants et les chiens, elle a choisi les chiens
La trentenaire habitait donc avec ses jeunes enfants, de quelques mois et trois ans, et son conjoint. Les enfants sont placés depuis 1 an et demi, depuis que l'appartement dans un état d'hygiène déplorable a été découvert. Selon la procureure : "Ça dépasse pour moi la décence, ce n'est pas à moi de choisir entre les chiens et les enfants et pour l'instant elle a choisi les chiens". La procureure qui explique qu'elle aurait voulu requérir l'interdiction à vie d'exercer le métier d'éleveuse de chiens pour obliger le couple à récupérer les enfants mais que ce n'est pas la question... La défense de son côté assure que les animaux ont toujours reçu les soins nécessaires et qu'ils étaient aimés, que cette femme a juste été débordée et qu'elle fait mieux désormais. Elle a créé un chenil en extérieur "on a réussi en ne mangeant que des pâtes" explique t-elle. Les enfants pourraient être rendus au couple dans les semaines à venir, si les conditions d'hygiène du nouveau logement le permettent.
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