Partager
High-Tech

Pourquoi créer un fonds de 6 milliards d'euros pour la French Tech?

INTERVIEW - Le gouvernement a mis en place un fonds de 6 milliards d'euros pour financer les pépites de la French Tech, qui sera alimenté par des investisseurs institutionnels. Le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, explique l'utilité de la démarche rejetant tout "start-up washing".

réagir
Cédric O, secrétaire d'Etat au Numérique, défend l'utilité du fonds de 6 milliards d'euros annoncé par le gouvernement à destination de la French Tech ces trois prochaines années.

Cédric O, secrétaire d'Etat au Numérique, défend l'utilité du fonds de 6 milliards d'euros annoncé par le gouvernement à destination de la French Tech ces trois prochaines années.

AFP

Six milliards qui vont aller d'ici trois ans vers la French Tech. Une vingtaine d'investisseurs institutionnels se sont engagés à investir fortement dans l'écosystème français. Le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, défend cette démarche gouvernementale. Il entend dépasser sous peu l'Allemagne en termes de capitaux levés et compte profiter du Brexit afin de réduire l'écart avec le Royaume-Uni.

Challenges - Pourquoi le gouvernement se félicite-t-il de ce nouveau mode de financement des start-up françaises ?

Cédric O - Le principal défi des start-up françaises, c'est de grossir. Leur défi, c'est de pouvoir lever 100 à 200 millions d'euros. Elles sont confrontées à plus grosses licornes anglo-saxonnes. Aujourd'hui, une entreprise française doit aller voir des investisseurs étrangers, à de rares exceptions, pour des tours de table de plus de 100 millions d'euros. Il faut faire en sorte d'améliorer l'offre française de financement. Il est indispensable que l'industrie nationale puisse permettre de financer ce capital-risque à la française. Sur ces 6 milliards, 3 milliards seront destinés aux entreprises non cotées et 3 aux entreprises cotées. Je suis persuadé que nous ne sommes qu'au début de l'histoire, que ces 6 milliards vont en attirer d'autres. Cela va permettre d'attirer de très grands fonds souverains qui demandaient la présence d'investisseurs locaux avant de s'engager à leur tour.

Pour autant l'Etat ne met pas d'argent sur la table car ce sont des investisseurs privés. Le gouvernement a-t-il réellement un rôle à jouer ?

Le gouvernement a un rôle de catalyseur de l'écosystème. Les start-up françaises ont levé 5 milliards d'euros en 2019. Avec des taux bas qui se maintiennent, c'est l'occasion d'investir dans des secteurs risqués. Il y a également un aspect patriotique dans l'engagement des assureurs français dans ses fonds. Mais ces fonds ne marcheront que si les assureurs y trouvent leur compte avec des rendements intéressants.

N'est-ce pas un effet d'annonce de se targuer d'investissements dont on peinera à démontrer les retombées à moyen terme ?

Le résultat concret de ces investissements, c'est d'augmenter les financements de l'écosystème afin d'accroître le nombre d'emplois créés. Les start-up françaises créeront 25.000 emplois en 2020, ce qui représente 15 à 20% de la création nette d'emplois en France. Aux États-Unis, entre un tiers et la moitié des emplois créés le sont par les start-up. Toutes les grandes entreprises Tech aujourd'hui sont américaines ou chinoises. C'est un vrai sujet de faire émerger nos propres champions européens valorisés plusieurs milliards d'euros. On doit avoir nos propres Uber, Airbnb et nos Gafa. C'est un sujet d'emploi et de souveraineté.

Ces déclarations d'intention permettront-elles réellement de créer des champions européens ?

Le travail du gouvernement, c'est de créer les conditions pour faire émerger les champions. Le premier pays en Europe pour les fonds levés, c'est le Royaume-Uni avec 11 milliards levés l'année dernière, suivi par l'Allemagne avec 6 milliards et la France avec 5 milliards. On espère pouvoir dépasser l'Allemagne sous peu en termes de capitaux levés. Et compte tenu du Brexit, le Royaume-Uni va avoir des difficultés.

Commenter Commenter

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications