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"La plus grande richesse naturelle d'une collectivité, ce sont les enfants"

Alice PARIZEAU
Les articles de ce dossier proposent quelques pistes de réflexion : Pour quoi est-ce important pour les enfants et les jeunes de s’ouvrir à la dimension collective durant leurs temps libres ? Un groupe peut-il être une ressource ? Quelles sont les règles et les limites à mettre en place pour bien vivre ensemble ? Quelles attitudes d’un adulte peuvent faciliter ou freiner la vie en groupe ?
Pour se construire, une alchimie entre individuel et collectif est nécessaire. La vie en groupe donne des occasions aux enfants d’apprendre à interagir en tenant compte des autres, à s'entraider, à partager des responsabilités, à atteindre des objectifs communs, à vivre des conflits, à les résoudre... Vivre de multiples expériences, explorer des environnements variés, rencontrer d’autres enfants, dans un lieu sécurisant, avec des adultes bienveillants, cela sensibilise les enfants à la diversité de la vie en société. C’est important pour eux d’avoir des repères qui les aideront à tisser des liens durables, positifs avec leurs pairs et avec des adultes.
Les problématiques liées à la vie en groupe et leurs impacts sur la santé mentale seront abordés dans le dossier d’avril 2024.
Annick Cognaux
Responsable Direction ATL, ONE

 

De quoi parle t'on ?

Par Luc Bourguignon, Conseiller pédagogique, Direction Psychopédagogique, ONE
Poser la question de l’accueil collectif en ATL peut paraitre incongru. Il semble être une évidence que les différentes formes de l’ATL impliquent toujours un groupe, petit ou grand, d’enfants.  A y regarder de plus près, l’idée du collectif interroge ce qui se joue, pour tous, toutes et chacun, chacune, dans les différents lieux d’accueil temps libre qu’il soit un accueil extrascolaire, une plaine, un séjour, un mouvement de jeunesse, une école de devoirs, ...

La liste de questions est longue quand on réfléchit à l’idée du collectif en ATL..

Comment chacun prend-t-il une place dans le groupe ? Qu’est-ce qui se passe pour ceux et celles pour qui il est plus difficile de s’y inscrire ?
Quel impact vivre en groupe a-t-il sur le développement de l’enfant, du jeune ? Comment faire en sorte que cela permette à chacun et chacune de grandir ?
Qu’est-ce que la socialisation ? Est-ce à comprendre comme un simple effet du rassemblement d’enfants et/ou de jeunes ? Quelles sont les bases de la socialisation ?
Comment au sein d’un collectif permet-on la création de liens avec un adulte signifiant, c’est-à-dire qui reconnait chacun et chacune comme une personne unique ?
Qu’est-ce que l’altérité ? Quel positionnement l’adulte peut-il prendre pour la faciliter ?
A côté des temps en famille et à l’école, quelle place pour le temps libre ? Qu’apporte cette modalité de temps passé en groupe, petit ou grand ?
Comment passer d’un temps contraint ou captif (comme le qualifie Jean Epstein) à une logique de temps libre ? A quelles conditions et avec quels effets ?

 

Une vision écologique

L’accueil collectif en ATL mérite de se comprendre dans une vision écologique, en mettant l’accent sur les différentes dimensions de cet accueil.
A côté des conditions de bien-être pour chacun et chacune, le collectif donne accès et crée une culture, entendue comme un commun qui dépasse chacun, à la construction duquel chacun et chacune participent. Le rôle des pairs est alors essentiel. Il s’agit de passer d’« être en présence » à « se nourrir du groupe ». Si les conditions pour « faire et vivre ensemble » sont suffisamment réunies, le collectif peut mener à une création collective, à coopérer.
 

Passer du plan individuel au plan collectif

Il en va de même si l’on questionne le passage du plan individuel au plan collectif. Le groupe est souvent constitué au départ d’un choix de fréquentation à une activité, à un mouvement, à un « temps à combler » qui relève d’une contrainte externe à l’enfant (par exemple le temps entre l’école et la vie familiale). Le collectif est ainsi artificiellement constitué mais devient, peut devenir, autre chose, par une affiliation forte au groupe. Celle-ci se caractérise par des affinités électives (choisies) qui se créent ou encore parce que les conditions d’organisations et/ou les propositions mises en place permettent cette affiliation forte autour d’un projet commun.
 

Et dans l’ATL ?

De par ses caractéristiques et ses objectifs propres, le temps d’accueil temps libre, avec sa dimension collective, se différencie d’autres moments de vie.
Il participe au développement de l’enfant et du jeune en étant porteur d’apprentissages sans recherche de performance ou d’une « rentabilité acquisitive ». Parmi ces apprentissages pour la plupart non-formels, se trouve le développement du vivre ensemble. L’activité déployée y est potentiellement à la fois propre à chacun et en même temps collaborative.
L’ATL donne accès le plus souvent à une mixité sociale avec pour effet pour chacun et chacune, en rencontrant des personnes différentes de soi, issues de lieux de vie différents du sien, d’élargir sa vision du monde.
Plus largement, la vie en collectivité permet de développer des valeurs communes qui contribuent à l'épanouissement de chacun et chacune. Par exemple, la dimension collective développe le respect (des opinions, de l'espace personnel de chacun et chacune), la solidarité (l’entraide et le soutien mutuel), la tolérance (l’acceptation de la diversité, des différences culturelles et individuelles), la communication (ouverte et constructive, elle favorise la compréhension mutuelle), la collaboration (faire ensemble pour atteindre des objectifs communs), la responsabilité (individuelle et partagée), le partage des ressources, des connaissances et de l'expérience, ...
L’accueil collectif en ATL donne l’opportunité de comprendre et ressentir son environnement avec un regard enrichi par celui des autres, avec un effet partiellement positif sur le développement de l’empathie.
Interroger son projet éducatif
Dans une recherche de qualité de l’expérience proposée aux enfants et aux jeunes, tant sur le contenu que sur les conditions en lien avec le respect des rythmes et du développement de chacun et chacune, cette vision réinterroge l’ensemble du projet éducatif. Pour les adultes qui accompagnent les enfants et les jeunes, il s’agira de trouver un équilibre entre l'accueil individuel et l'accueil collectif en mettant en place les conditions pour « tendre vers », accueillir chacun ET accueillir le groupe.

Grandir ensemble en vacances !

Témoignage de Sarah DETILLOUX, Coordinatrice de l'animation des Plaines et Séjours de l'Asbl CEMÉA - Centres d'Entraînement aux Méthodes d'Éducation Active
Propos recueillis par la Cellule qualité de l'accueil et communication, Direction ATL, ONE
Les CEMÉA revendiquent de vrais temps de vacances collectifs, libérés des contraintes et des exigences de l’école et du quotidien. Nous organisons donc des temps de loisirs et de détente qui tiennent compte des besoins et des envies de chaque enfant et du groupe, et qui concrétisent l’article 31 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) : « Les États parties reconnaissent à l’enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge et de participer à la vie culturelle et artistique ».
Extrait du site internet des CEMÉA

Une cascade de responsables

Au sein des CEMÉA, Sarah DETILLOUX est la Coordinatrice de l’Animation. Son job consiste à mettre en place et à planifier les séjours et les plaines (dates, lieux, premiers contacts) proposés aux enfants et aux jeunes durant toute l’année. Elle participe à la constitution des équipes d’animations par lieu et période (coordinateur-coordinatrice et équipe d’animations).

Sarah DETILLOUX complète : « Chaque coordinateur, chaque coordinatrice d’une plaine ou d’un séjour reçoit une farde avec les informations nécessaires à la coordination. S’y trouvent notamment, le parcours professionnel de l’équipe d’animations (stagiaire, niveau de stages, premier stage en tant que breveté, futur coordinateur...), les numéros de téléphones utiles... »

Sarah assure un accompagnement pédagogique des équipes de terrain, donne des repères et impulse une dynamique autour des équipes de volontaires afin qu’ils et elles soient et se sentent porteurs et porteuses de projets. Mais Sarah n’est pas la seule à se préoccuper de l’animation aux CEMÉA. En effet en ce qui concerne le portage collectif du projet, elle peut compter sur un groupe de volontaires, de permanents et de permanentes. Celui-ci se réunit régulièrement afin de réfléchir à différentes dimensions qui touchent à l’encadrement des plaines et des séjours, mais aussi à développer de nouveaux projets et à garantir la mise en œuvre du projet pédagogique exigeant des CEMÉA.

Durant les plaines, ce sont les coordinateurs et coordinatrices de terrain qui ont le contact avec les parents et qui gèrent entièrement la plaine (l’aménagement des lieux, l’encadrement des animatrices et animateurs, la conduite de réunion, la préparation du matériel...).

 

Un travail de préparation coordonné en amont d'un séjour ou d'une plaine

Sarah explique : « L’organisation et la préparation d’une plaine est différente de celles d’un séjour. Quoi qu’il en soit l’objectif est de favoriser la vie en collectivité.   
Avant le départ en séjour, il y a toujours une rencontre préalable avec les parents, les enfants et l’équipe d’animation. C’est lors de ce moment convivial que l’enfant fait connaissance avec son animateur ou animatrice de référence et avec les enfants qui vont constituer son groupe de vie. Cela permet à l’enfant d’avoir un repère visuel de la personne avec laquelle il va partager son séjour. Pour les plus jeunes (groupe des 3 – 5 ans), cette rencontre préalable est un élément qui permettra « d’adoucir » la séparation avec ses parents le jour du départ.
Les familles et les enfants sont accueilli-e-s au fur et à mesure de leurs arrivées. On installe un coin jeu. Le coordinateur ou la coordinatrice du séjour et l’équipe d’animation se présentent aux parents et enfants, expliquent l’organisation, le logement, le trajet, les activités... Si les parents ne sont pas disponibles, l’équipe propose de les rencontrer en visioconférence. Pour les enfants vivant en institution, tout est mis en place pour que l’équipe puisse disposer d’un maximum d’informations à propos de l’enfant afin d’amorcer une relation en amont du séjour. Les séjours que nous organisons pour les enfants de 3 à 5 ans durent une semaine. Pour les enfants de 6 à 12 ans, les séjours durent 2 semaines. Cela permet aux enfants de profiter pleinement de vrais temps de vacances qui font grandir.»
Lors de plaines, le premier jour est consacré à la « mise en place du groupe ». Un des rôles de l’animateur ou l’animatrice est de favoriser la vie en collectivité. Un grand tour des prénoms est proposé afin que les enfants fassent connaissance. Les règles de vie en groupe sont expliquées, notamment les services à la collectivité, comme par exemple passer le balai, ranger la table, ranger le matériel, faire la vaisselle...
L’objectif est qu’au fil de la semaine les enfants soient plus autonomes par rapport aux services rendus au groupe.

 

La constitution des groupes

Chaque plaine accueille au maximum 30 enfants dans 3 lieux d’accueil différents (2 à Bruxelles et 1 à Wandre). Pour la tranche d’âge des enfants de 3 à 5 ans, les petits groupes sont préconisés : 3 à 4 enfants par groupe de vie. À cet âge-là, les enfants sont centrés sur eux-mêmes, dans le « Moi, je... » et non dans « le moi à l’autre ». Faire des grands groupes seraient incohérents. Le nombre de groupes de vie dépend du nombre d’enfants inscrits et de leur âge.  Par exemple, si les enfants plus petits sont nombreux, le nombre de groupes de petits / petites sera plus élevé.
 

Les repères dans l'espace

Chaque groupe de vie a son propre local, l’espace y est structuré en différentes zones et aménagé en fonction de l’âge des enfants du groupe. Par exemple, pour les petits et petites, un coin jeux de poupées, jeux symboliques et de construction, un coin doux/calme pour se reposer ou lire...
Chaque matin, les parents amènent leur enfant dans le lieu de vie de la semaine, et elles /ils ont l’occasion de rencontrer l’animateur référent ou l’animatrice référente de leur enfant pour échanger.

 

Créez un esprit vacances !

Sarah explique : « Si la plaine se déroule dans une école, nous veillons à déstructurer l’espace. Les espaces sont repensés, réaménagés. Un enfant inscrit dans l’école toute l’année doit faire la différence et sentir l’esprit vacances. Seules, les tables sont utilisées pour les repas/collations. Pour les ateliers afin de pouvoir faire de la peinture, on installe de grandes planches verticales afin que les enfants aient cette liberté de mouvement (importance de la mise en mouvement). Les animateurs et animatrices en formation ou formés / formées aux CEMÉA sont sensibilisés / sensibilisées à ces façons de faire. »
  

Les repères dans le temps et le rythme de la journée !

Sarah précise : « Ce sont les vacances. L’accueil débute à 8h15-30 mais l’arrivée des enfants peut se prolonger jusque 10h00 pour les plus petits et petites. Pour ceux-ci / celles-ci, la journée démarre tout en douceur, rythmée par les différents rituels et repères. Nous veillons à favoriser le repérage par les parents et les enfants du lieu de vie de la semaine : le porte-manteau avec le prénom de l’enfant, l’endroit prévu pour y déposer son sac, le temps d’échanges entre le référent et le parent, le coin sieste... Pour les enfants de 6 à 12 ans, une fois l’accueil terminé, un temps d’agora est proposé : le groupe est disposé en cercle et chaque enfant peut s’exprimer. Ensuite, viennent le temps du chant et celui de la collation. »

Le premier jour, ces rituels et repères sont très importants, surtout pour les plus petits et plus petites. Ils contribuent à la « création » du groupe de vie.  Au cours de la semaine, certains temps peuvent devenir optionnels.
Sarah : « Une activité qui fonctionne bien, où il se passe quelque chose n’est pas stoppée. C’est important de respecter à la fois le rythme du groupe de vie et celui de chacun et chacune. »
 
Les enfants ont aussi la possibilité de choisir des activités à options, en dehors des groupes de vie. Cela permet aux fratries, amis / amies, cousins / cousines, … d’avoir des temps où elles /ils peuvent se retrouver.
Les règles de vie en groupe, celles liées à l’utilisation du matériel ou encore liées à une activité sont bien explicitées aux enfants pour qu’ils / elles puissent les intégrer et agir en toute autonomie.

 

Un moment d'évaluation en fin de journée

Sarah explicite : « L’équipe est notamment composée de jeunes volontaires qui sont en cours de formation d’animateurs et d’animatrices. Ils ont 16-17 ans et pour certains / certaines, c’est la première fois qu’ils / elles animent un groupe d’enfants. Lors de la réunion d’évaluation, les animateurs et animatrices s’expriment sur les observations, faites dans les moments formels et informels de la journée, observations de leur groupe, des enfants, d’un enfant en particulier. Pour les aider et les accompagner dans cette démarche, un dossier pédagogique reprend les balises, les points d’attention de l’ONE, les repères d’une journée type, ce que l’animateur ou l’animatrice peut observer (Est-ce que les enfants se sentent bien ? Est-ce qu’il y a une bonne dynamique ? Est-ce que l’activité plait aux enfants ?...). De plus, les réunions du soir revêtent un caractère formatif. Les animateurs et les animatrices peuvent expliquer s’ils / elles se sentent à l’aise avec le groupe, si ils / elles ont été confrontés / confrontées à des difficultés. Il s’agit également d’un moment d’échanges de pratiques avec le coordinateur ou la coordinatrice et les animateurs ou animatrices plus expérimentés / expérimentées. Ces réunions permettent aussi de construire la journée du lendemain.
Pour les animateurs et animatrices plus confirmés / confirmées, les moments d’évaluation permettent de proposer et tester de nouvelles choses. »

Pour conclure

Dans la préparation d’une plaine ou d’un séjour, nous attachons une importance toute particulière à mettre en place des repères et des rituels facilitant la vie en groupe. Les animations sont pensées pour que chaque enfant trouve sa place dans le groupe, pour que chacun et chacune puisse exprimer ce qu’il / elle pense et agir en toute liberté dans le collectif.

La cour de récré : espace collectif ou jungle ?

Par Olivier GEERKENS, Directeur de COALA, membre du groupe porteur 100%ATL
Je me baladais, sur l’avenue, l’oreille ouverte aux cris des enfants de la cour de récré de l’école d’à côté. J’avais envie de dire Bonjour mais pas à n’importe qui : aux enfants, aux enseignants et enseignantes, aux parents, aux accueillants et accueillantes, histoire de leur demander leur vécu au cœur de la cour de récréation.
La cour de récréation est fréquentée avant et après l’école, définition de l’extrascolaire, mais aussi pendant la journée, temps de midi et pause du matin, voire de l’après-midi.
Lieu emblématique de l’enfance, elle est souvent perçue comme une jungle où les enfants naviguent comme ils peuvent à travers les défis sociaux, les jeux mouvementés et les interactions complexes.
Cependant, derrière cette image de jungle, se cache un espace-temps potentiellement riche en opportunités et développement relationnel et physique pour les enfants.
Un espace-temps qui fait partie intégrante de leur vie
Cour de récré et jungle ont en commun le fait d’être des lieux de vie où se côtoient des individus aux besoins et aux caractères différents dans un espace délimité.
Ce qui les différencie, a priori, c’est l’absence de règles formelles dans la jungle si ce n’est la loi du plus fort et une forme d’auto-régulation entre les individus.

 

Ce qu'ils et elles en disent

Pour Oscar et Marine, 10 ans, la récré c’est le moment où l’on peut enfin bouger : « On court et on joue avec les amis et amies. On aime bien la récréation car on peut être ensemble et faire ce qu’on veut ».
Lola, 9 ans, elle, reconnait que parfois elle préfère rester en classe : « Parce qu’il fait froid et que les disputes, elle n’aime pas ça ! »

Cynthia, accueillante extrascolaire distingue les temps de midi des autres moments de vie dans la cour de récré : « Le temps de midi, c’est la jungle, en effet ! Il y a trop d’enfants pour l’espace disponible et pas assez d’adultes pour faire respecter les règles ou répondre aux demandes des enfants de manière qualitative. C’est le cas aussi juste avant le début des cours et juste après : tous les enfants sont présents. La présence de parents, d’enseignants et d'enseignants sans savoir qui gère quoi rend aussi le moment compliqué. Par contre, une fois que le « gros » du groupe est parti, c’est un moment que j’apprécie. Des enfants viennent discuter et partager leur journée, je peux proposer des petites animations et les enfants profitent de leur temps libre. J’en vois qui s’isolent volontairement et d’autres qui se retrouvent entre copains. » 
 
Bernard et Océane sont des parents aux avis partagés.
Bernard : « Mes enfants me parlent plus de ce qui s’est passé en classe. Personnellement, si je peux venir les chercher à temps, je me dépêche car je me dis, peut-être à tort, qu’ils ne gagnent rien à m’attendre dans la cour. C’est vrai que j’ai une image de jungle en tête au sein de laquelle tous les enfants ne vivent pas que des choses positives. »
Océane : « De mon côté, j’ai toute confiance envers les surveillants et surveillantes (Sic). J’entends parfois mes enfants se plaindre de ce qui se passe dans la cour le temps de midi. Cela semble surtout des soucis de règles non respectées ou décidées par l’école qui les empêchent de faire ce qu’ils voudraient. »

 

Quand la cour se transforme en jungle...

La cour de récréation peut devenir un terrain de jeu de hiérarchies sociales complexes. Les enfants peuvent se retrouver confrontés à des défis de popularité, de statut et d'acceptation par leurs pairs, créant ainsi une dynamique sociale parfois difficile à vivre : harcèlement, comportements intimidants, …
Quand le « chacun pour soi » devient la norme ;
Quand il faut se plier aux règles établies de manière informelle, par leurs pairs ;
Quand celles décidées par les adultes pour la vie en groupe, parfois au détriment de leur individualité ...… cela peut créer un environnement compétitif plutôt que coopératif.

 

...au lieu d'être un espace-temps de Vie Collective constructif

Nos initiatives d’adultes, accueillants, accueillantes, enseignants et enseignantes doivent permettre de rendre à la cour de récréation la fonction qu’elle ne devrait jamais quitter : un espace de temps libre où il fait bon grandir !
  • Mettre en place des initiatives pour favoriser l'inclusion, en encourageant les enfants à jouer avec des camarades qu'ils ne connaissent pas ou à intégrer des activités inclusives qui impliquent tous les enfants
  • Utiliser avec les enfants les outils de communication et de résolution de conflits pour qu'ils apprennent à interagir de manière positive, avec empathie et respect des émotions
  • Aménager la cour avec des espaces définis
  • Proposer des activités structurées et supervisées pour canaliser l'énergie des enfants de manière constructive
  • Avoir une vision globale extrascolaire/école qui permette d’intégrer des temps éducatifs qui sensibilisent les enfants (et les adultes) à la diversité culturelle, sociale et individuelle.
Encourager la présence active des enseignants, enseignantes, accueillants et accueillantes (en nombre et en compétences) afin qu'ils et elles puissent agir en cohérence et servir de modèles de comportement positif.
 

Le terrain d'aventures d'Étouvie vu par des adultes

Par la Cellule qualité de l'accueil et communication, Direction ATL, ONE
5 novembre 2022, fin des vacances d’automne et dernier jour du terrain d’aventures du quartier. Le reportage qui suit a été filmé par des adultes et des enfants. Il montre les animateurs et les animatrices qui démontent les cabanes, quelques enfants qui s’expriment sur ce qu’ils ont vécu et quelques parents qui parlent de « la pédagogie » d’hier et d’aujourd’hui.
« Venez, venez, les amis... Je vais vous montrer toutes les cabanes, même les cabanes dans les arbres. »
Étouvie est un quartier d'Amiens, situé à l'ouest de la ville, qui compte près de 7 100 habitants. Le 2ème terrain d’aventures d’Étouvie s’est déroulé durant les vacances d’automne 2022, du 25 octobre au 5 novembre. Il était coordonné par l’association de loisirs Initi’elles.
 
Les principes du Terrain d’Aventures sont la gratuité, la libre circulation et la libre activité.
Le terrain d’aventures, c’est un lieu accessible à tous, en libre accès. C’est un espace non-violent, organisé par un collectif du quartier d’Étouvie. C’est un lieu de jeu et de constructions libre. Des outils sont mis à disposition. Scier, clouer, visser, ... Les enfants sont libres d’imaginer, de créer, de partir de leurs envies. Ils restent sous la responsabilité de leurs responsables légaux.
Ce film questionne les « pratiques » de vie en groupe, dans le quartier, les rapports avec les adultes. Comment concevoir un accueil des enfants et des jeunes qui valorise leur participation, le respect de soi et des autres, la solidarité, l’engagement ... Quel accompagnement et positionnement des adultes ? Quelle préparation ?  Quelles règles ?
Quelques adultes, animateurs, animatrices et parents expriment ce qu’ils / elles pensent.

Jeremy: "Toute ma vie, j'ai grandi, ici. Je suis content de voir ça le terrain d'aventures. (...) Avec un rien on peut passer des après-midi à s'amuser"

Claire : « J’habite à Étouvie depuis les années 80. (...). Ça leur fait pas de mal d’avoir des règles et de les respecter. (...) Ils peuvent apprendre à gérer le risque. Antoine, il a 4 ans, il a pu, une fois qu’on lui a montré, employer un marteau. Ici, il est dans le bon milieu pour apprendre. (...) Je crois qu’on aime bien ce qu’on connait bien. »
 
Catalina : « (...) S’il me demande, je m’approche, sinon je le laisse. C’est tout un apprentissage pour moi aussi. (...) Expérimenter, marcher tout seul, chercher des bâtons, ..., pour l’indépendance, c’est bien !  C’est important que mon enfant soit capable d’imaginer, de créer. »

Guillaume : « Quand on les laisse tout seuls, ils se débrouillent. (...) Faut arrêter de leur dire « non ». Il faut leur dire « oui » et être là près d’eux. (...) Si je vois qu’ils se débrouillent, je les laisse faire. (...) Ils apprennent entre eux à se prêter les affaires, à pas se prendre la tête pour rien, (...) pour éviter ça (les conflits et le manque de respect entre adultes) c’est maintenant, c’est petit qu’il faut apprendre. »
 
Bénédicte : « Les encadrer, les soutenir, les laisser réaliser ce qu’ils veulent. Il faut essayer, prendre des risques. »
 
Une animatrice : « C’est chouette de pouvoir tous se retrouver dehors et de faire quelque chose tous ensemble ! »
 

Règles de vie en collectivité, frein ou facilitateur ?

Par François-Xavier DRAIZE, Conseiller de Direction orientation ATL, Direction Coordination Accueil 

Qu’est-ce qu’une charte de vie ?
Pour en faire quoi ?
Comment la construire ?
Avec qui ?
Les choix sont-ils posés collectivement ?
Les règles de vie en collectivité sont-elles négociables, évolutives, à revoir régulièrement ?

Que dit le référentiel ? 

Le référentiel psychopédagogique (livret 4, pages 51 – 52) est assez explicite concernant l’intérêt pour les enfants et les adultes d’émettre des règles, de les mettre en application et de les respecter : « Dans les milieux d’accueil 3-12, vivre en groupe implique qu’un certain nombre de règles soient mises en place et respectées par tous les membres du groupe. Les règles de vie traduisent le climat relationnel souhaité par les adultes (et les enfants quand ces derniers participent à l’élaboration des règles). Les enfants qui sont élevés dans un contexte où les règles sont clairement établies, développent une bonne estime d’eux-mêmes. En outre, pour autant que les adultes y soient particulièrement attentifs, le vivre ensemble est aussi une première initiation et expérimentation à la démocratie et à ses fondements. »

Le rôle essentiel des adultes y est mis en évidence : « Le cadre de vie d’un milieu d’accueil est le plus souvent défini à priori par les adultes qui l’organisent, en lien avec leur projet éducatif. Cependant il importe que les enfants se réapproprient ces règles (règles liées au fonctionnement du lieu d’accueil et du vivre ensemble).
L’adulte n’est pas la règle, il y amène. Si l’adulte personnifie la règle, il suffit qu’il s’absente pour que la règle disparaisse ou soit transgressée. Au contraire, quand les adultes aident les enfants à comprendre, à s’approprier et/ou à construire les règles, il y a plus de chances que les enfants comprennent le bien-fondé, le sens de celles-ci.  Les adultes restent cependant les garants des règles de vie : c’est-à-dire qu’il leur incombe de pouvoir les rappeler, les faire appliquer, les réexpliquer. »

La participation des enfants pour élaborer des règles de vie est appuyée par le référentiel : « Les enfants comprennent mieux les règles, les intègrent plus facilement lorsqu’ils participent à leur élaboration. Le sens des règles leur apparaît davantage. De plus, certaines règles implicites sont souvent mises à jour lors de ces moments d’élaboration des règles. »

 

Règles de vie, un processus de socialisation ?

La socialisation est le processus par lequel les individus apprennent les règles de vie de la société à laquelle ils appartiennent et participent.
D’une société à l’autre, comme les règles de vie sont variables, la socialisation peut être différente. Cet apprentissage des règles du « vivre ensemble » a beaucoup évolué dans le temps.  Aujourd’hui une place plus importante est laissée à l’individu, à son autonomie, à son épanouissement personnel, alors qu’auparavant les relations au sein de la famille ou à l’école étaient davantage basées sur une autorité descendante, de l’adulte vers les enfants.

Les règles de vie en société que les individus doivent apprendre, sont des normes. Ces normes sont juridiques (lois) ou sociales (règles de comportement implicites comme le fait de dire bonjour en rentrant dans les lieux d’accueil, de s’habiller correctement, etc.). Ces normes doivent être respectées sous peine de sanctions (amendes pour les lois, ou bien réprobation et exclusion pour les normes sociales, par exemple).

Ces normes sont l’expression concrète de valeurs ou de principes moraux guidant nos actions, nos comportements, ... Les valeurs sont abstraites (la politesse ou le respect par exemple) et sont traduites concrètement par des normes (dire merci est une expression de la politesse, se découvrir avant d’entrer dans le lieu d’accueil est une marque de respect).

La socialisation a pour fonction principale de permettre l’intégration des individus dans la société. La connaissance et le respect des différentes normes et valeurs sont des conditions nécessaires pour que l’individu trouve une place dans la société. Il pourra alors jouer les différents rôles qui sont attachés à sa position sociale.

 

Les règles de vie, un frein de liberté ?

Il n’y a de liberté que lorsqu’un cadre et des règles sont établis. Dès lors, l’enfant sait ce qu’il peut faire ou non. Non seulement les règles – les limites à poser aux désirs de l’enfant – sont nécessaires à son développement, mais elles constituent pour lui des repères indispensables.
L’enfant doit apprendre que si des règles existent, ce n’est pas uniquement pour brimer et entraver sa liberté, mais pour lui permettre de mieux vivre en collectivité.

L’énoncé clair et tranquille de règles sécurise l’enfant. Pouvoir intérioriser les règles, quelles qu’elles soient, cela rassure l’enfant. Les limites lui offrent un obstacle auquel il s’affronte et en même temps sur lequel il peut s’appuyer. L’absence de limites constitue une insécurité qui empêche l’enfant de grandir. En intériorisant les règles de vie, l’enfant peut anticiper et être plus assuré dans ses relations à l’environnement, aux autres. Un enfant comprend tout, si vous posez un interdit, sachez lui en expliquer les raisons.

 

Les règles de vie, un cadre sécurisant ?

Les règles de vie en collectivité offrent un cadre clair dans lequel l’enfant peut évoluer en sécurité. Les règles de vie ont pour fonction de donner des repères clairs aux enfants sur leurs droits et devoirs. Elles sont le plus souvent négociées et établies en début d’accueil, avec les enfants et sont affichées pour permettre à chacun de s’y référer facilement, tout au long de sa présence en collectivité.
Ces règles ne sont pas immuables. Elles peuvent évoluer, notamment au cours de temps d'échanges prévus entre enfants et animateurs, animatrices, accueillants, accueillantes. Les règles de vie seront les plus claires et les plus simples possibles, afin d’être comprises et admises – donc respectées – par tous et toutes. Enfin, elles doivent être appliquées à tous, de façon identique et permanente. Un non-respect de ces règles entraînera une sanction appropriée.
Une idée pour construire les règles de vie et les négocier avec les enfants
Disposer une vingtaine de règles devant les enfants (sous forme de pictogramme pour les plus petits). En groupe, les enfants doivent en choisir 5 ou 6 pour la semaine. Une négociation entre enfants peut alors s’engager pour choisir et s’approprier la ou les règles à respecter.
L’adulte anime l’échange, l’explication et l’application.

Le 88 réserve une place de choix à la vie de groupe

Témoignage de Émilie CORNET, Coordinatrice de l'École de devoirs Le 88 à Bruxelles.
Propos recueillis par la Cellule qualité de l'accueil et communication, Direction ATL, ONE
Ces dernières années, l’équipe de l’EDD, en place depuis 2006, a observé une évolution au niveau du public accueilli : il s’est rajeuni. Une réflexion a été menée afin d’ajuster les pratiques pédagogiques en fonction des besoins du groupe.
Le 88 est une Maison de Jeunes (MJ) qui se situe dans le quartier des Marolles à Bruxelles.
Elle met en place des actions en vue de favoriser l’épanouissement personnel et la participation dans la société des jeunes de 12 à 26 ans.
La MJ est également reconnue comme Ecole de devoirs (EDD) depuis plus de 15 ans et propose un accompagnement à la scolarité plusieurs jours par semaine.
Emilie CORNET, coordinatrice explique l’évolution de l’EDD :
« Les jeunes bénéficient d’un accompagnement scolaire lorsqu’ils le jugent nécessaire. Ils sont autonomes et responsables de leur propre organisation, capables de gérer leurs besoins en matière de soutien scolaire.
Lors des périodes d’examen, nous renforçons l’équipe d’animation et nous élargissons nos plages d’ouverture aux après-midis et/ou aux vendredis afin de répondre à la demande des jeunes qui augmente considérablement. »

 

Les observations et constats

Le groupe de jeunes adolescents (1ère et 2ème humanités) manquait d’engagement, d’organisation, de motivation et par conséquent un manque d’assiduité dans sa participation à l’accompagnement scolaire proposé.
« A partir de 2019, nous avons observé une évolution de notre public qui s’est rajeuni. La plupart de ces jeunes adolescents n’ont pas encore une maturité suffisante qui leur permet de gérer leurs travaux scolaires seuls. Nous avons pris conscience que nous ne pouvions pas attendre le même investissement scolaire et la même responsabilisation chez un jeune de 12 ans par rapport à un jeune de 17 ans. »
« Sur base de ces observations, en équipe, nous avons remis en question nos pratiques pédagogiques afin de redynamiser notre soutien scolaire pour les plus jeunes. »

 

L'évolution

« Nous avons renforcé l’équipe d’encadrement et nous ne laissons plus, dorénavant, toute la place à l’autonomie. Nous avons demandé aux jeunes de 1ère secondaire d’être présents au minimum 2 jours définis sur la semaine à partir de 15h30. Nous leur offrons un accueil et espace « gouter » et nous démarrons le soutien scolaire vers 16h00. »
Les jeunes peuvent faire leurs devoirs mais aussi travailler sur des matières qui leur posent problème.
« Nous proposons une méthode de travail, par exemple, comment étudier du vocabulaire en néerlandais, comment faire une synthèse, nous leur rappelons l’importance de revoir les cours qu’ils ont eu et d’étudier, ce qu’ils négligent souvent à cet âge. »

En « imposant » une présence régulière à l’EDD, même si les jeunes n’ont pas de devoir, cela permet d’installer une dynamique d’investissement régulier ainsi qu’une ambiance collective de travail.

« A 17h30, les jeunes participent à une activité (sportive, créative ou d’expression).
Chaque jeune peut aussi, s’il le souhaite ou s’il en ressent le besoin, venir les autres jours de la semaine. Au fil de l’année, le jeune acquiert plus d’autonomie dans son travail scolaire. »
 
Par ailleurs, l’inscription, pour les jeunes de moins de 16 ans, se fait avec les parents. Les conditions d’accès sont expliquées clairement aux parents et aux jeunes. L'EDD incite les enfants à venir régulièrement. En cas d’absence, le parent doit prévenir l’EDD. De même, qu’après 3 absences injustifiées, un contact téléphonique est établi avec le parent. C’est une façon de mobiliser le parent, de l’inclure dans la démarche de son enfant.

Renforcement de la cohésion de groupe

En début d’année, lors des vacances d’automne, un camp « Accompagnement Méthodo et Découverte » est organisé (souvent dans les Ardennes) pour les jeunes entre 12 et 15 ans. Les objectifs principaux sont d’installer un lien positif entre les jeunes mais aussi entre les jeunes et les animateurs. A travers ce séjour, le vivre-ensemble, la découverte de l’Autre, le développement de l’esprit d’équipe sont encouragés ainsi que la rencontre par le biais d’échanges durant les jeux et les activités. Les journées sont rythmées par des moments d’étude, le matin, les activités diverses l’après-midi (visite culturelle, activité sportive, balade nature, …), les préparations des repas et l’entretien du lieu. Au-delà de l’aide concrète qu’elle apporte aux jeunes dans leur scolarité, cette formule promeut l’écoute, l’entraide et les échanges entre jeunes afin que chacun trouve sa place, pendant le séjour, mais surtout au retour à Bruxelles, à l’école de devoirs.
 
« Dès la 2ème secondaire, nous commençons à être plus flexible et à laisser un peu plus de liberté. Le jeune doit s’engager à venir 1 jour par semaine. Les autres jours, il choisit de participer ou pas. »
Une semaine de préparation au CE1D est proposée pendant les vacances de printemps. Les jeunes travaillent les matières scolaire une partie de la journée et participent à des activités ludiques et/ou de détente.
« Le dernier jour, nous proposons une activité où le jeune pourra se dépenser et s’amuser (trampoline, sport...). Cette semaine permet d’installer une bonne dynamique de groupe qui contribue à la motivation et à une entraide entre pair qui perdure jusqu’à la fin de l’année scolaire et donc aux examens. Ce groupe de 2ème reste généralement soudé, très proche et est prêt à se lancer dans diverses activités et projets. »
 
Á partir de la 3ème secondaire, l’organisation de base est reprise, à savoir que le jeune vient quand il en ressent le besoin. Lorsqu’il souhaite le soutien d’un animateur ou s’il cherche un lieu de travail.
« Le jeune a gagné en maturité, autonomie, il est davantage prêt à s’investir et responsable vis-à-vis de son travail scolaire. »
Le mot pour conclure
En s’inscrivant dans une dynamique de groupe positive, le jeune se sent soutenu, cela l’aide à se sentir engagé, motivé, investi, plus responsable de la gestion et de la régulation de son parcours scolaire.

Raconte-moi une histoire

Par Diane-Sophie COUTEAU, Directrice, Service de la Lecture Publique, Administration de la Culture, FW-B
« Clic-clac clic, tissu blanc, léger comme le vent, tissu doux, chacun donne un petit bout. »
L’histoire est simple. La fête se prépare. Chaque enfant s’est paré de son plus beau déguisement. Nils est dans son coin. Il n’a pas de costume pour défiler. Tout le monde s’y met pour concevoir un déguisement pour Nils. Quelques coups de ciseaux, des bouts de tissus colorés assemblés et le tour est joué ! La fête peut commencer.
Cette histoire est destinée aux enfants à partir de 2.5 ans. Elle met en scène un groupe d’enfants qui préparent la fête. Ensemble, avec un peu de matériel à leur disposition, de l’imagination et de la bonne humeur, ils réalisent un déguisement pour leur copain qui n’en a pas. La force du groupe soulève les montagnes ! Solidarité, entraide, bienveillance, créativité, amusement, ... autant de valeurs véhiculées.
 
Cette histoire inédite est publiée dans le cadre de l’opération de promotion de la lecture « La Fureur de lire », une initiative de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui permet aux enfants de découvrir la littérature belge.
Ribambelle est un album de Mathilde Brosset, publié en collaboration avec les éditions Versant Sud Jeunesse. Cet album est distribué par les bibliothèques publiques aux enfants de première maternelle.
 
Un cahier d’exploration et ses supports pédagogiques sont téléchargeables gratuitement pour vous aider à créer des animations autour du livre.
 
Un exemplaire du livre « Ribambelle » se trouve dans les rayons de la bibliothèque Espace 27 septembre ou dans toutes les bibliothèques publiques. Vous pourrez l’y emprunter dans la mesure de sa disponibilité, s’il n’est pas déjà emprunté…
 
Si vous cherchez un endroit d'emprunt proche de chez vous, utilisez le judicieux logiciel "SAMARCANDE".

Un va-et-vient entre individuel et collectif

Par Claude NISOT, Tutrice à l'École de devoirs Des Racines et des Ailes à Philippeville
Faire et être ensemble est évidemment à la base de tout travail en EDD que cela soit pour l'aide aux devoirs ou les projets socio-culturels ainsi que pour les prises de décisions. Cependant, pour certains enfants, des moments plus individualisés sont appréciables pour travailler plus en profondeur et renforcer la confiance en soi.
L'entraide (tutrices-enfants, enfants-enfants, tutrices-tutrices, tutrices-parents) est primordiale. Se rendre compte que l'on n’est pas seul / seule à éprouver des difficultés et à vivre des améliorations et des félicitations est essentiel pour la construction de chacun / chacune. Et le groupe s'en trouve aussi plus fort. C'est l'éternel va-et-vient entre l'individuel et le collectif !
Certains enfants demandent parfois une attention particulière, pour retrouver plus rapidement de la confiance en soi par le dépassement de manques momentanés et l'expression difficile des émotions.  Dans ce cas une tutrice assure un accompagnement individuel à la demande de l’enfant (une ou plusieurs séances). L’enfant est donc en confiance, cet environnement le rassure et il sait qu’il a toute l’attention et l'aide nécessaire rien que pour lui.
En période de stress important (bilan, examen, difficultés de vie) nous retravaillons des matières au départ de ce que l’enfant connaît, de ses propres ressources, de sa propre méthodologie. Nous l’aidons à créer lui-même des cartes mentales, des tiroirs d’apprentissages, dans lesquels il ira chercher l'aide dont il a besoin face à une difficulté. Cela le rassure et le valorise.
Le soutenir pour vaincre ses angoisses par l'expression de ses émotions est également important. Le sentiment de réussite se gagne peu à peu. L’enfant ressent du bonheur. Nous mettons l’accent sur l’importance des mots pour se dire et vivre en conscience. Nommer permet de comprendre.
Un accompagnement d’une dizaine de séances individuelles a eu lieu l’année scolaire passée notamment durant les congés scolaires. Des parents ont également été accueillis pour une approche globale de l’enfant, avec le consentement éclairé des parties.
Le bonheur, c'est tout petit,
Si petit que parfois on ne le voit pas,
alors on le cherche, on le cherche partout.
Découvrez en plus dans l'article hébergé sur le site de l'ONE : l'origine du projet, comment s'organise l'accompagnement individuel et comment inclure cette démarche dans les objectifs des EDD.

Mesures de prévention contre les infections respiratoires

Par la cellule qualité de l'accueil et communication, Direction ATL, ONE
Avec l'arrivée de l'automne, les infections respiratoires se multiplient. Les professionnels et professionnelles de la santé et ceux en contact avec les enfants et les jeunes jouent un rôle clé dans la prévention. En collaboration avec les entités fédérées et le SPF Santé publique, l'ONE a lancé une campagne de sensibilisation aux mesures de prévention contre les maladies à infection respiratoire. Son objectif est de rappeler les mesures d'hygiène et les gestes barrières pour mieux faire face aux infections respiratoires telles que la grippe et la Covid-19.
Découvrez les conseils et les supports mis à votre disposition pour assurer la sécurité des parents, de leurs enfants et de vous-même.

 

Mesures préventives: actions concrètes

  • Hygiène des mains : Encouragez le lavage fréquent des mains avec de l'eau et du savon, non seulement pour les adultes mais aussi pour les enfants.
  • Mouchoirs en papier : Sensibilisez les enfants à se moucher avec un mouchoir en papier et à le jeter à la poubelle après usage. En cas d'éternuement ou de toux, invitez également les enfants à utiliser un mouchoir en papier à usage unique ou à éternuer dans le coude.
  • Aération des espaces : Veillez à maintenir une bonne ventilation dans vos locaux. L'air frais est un rempart efficace contre les infections. Pour plus d’informations et des conseils simples à mettre en œuvre afin d’améliorer la qualité de l’air dans les espaces collectifs, n’hésitez pas à consulter la brochure pour les professionnels et professionnelles "L'air de rien, changeons d'air ! (Accueil Temps Libre)".
  • Vaccination : Il est conseillé aux adultes de 65 ans et plus, aux femmes enceintes, aux personnes vulnérables et aux professionnels ou professionnelles de la santé, de se faire vacciner contre la COVID-19 et contre la grippe.
  • Port du masque : En cas de maladie, 2 conseils sont à suivre : rester à la maison et, en cas de sortie, de porter un masque dans les transports en commun ainsi que dans les lieux plus fréquentés.

Les affiches mises à disposition

Ces principaux conseils pour se protéger contre les infections respiratoires sont repris sous forme d’affiches destinées soit aux enfants, soit aux adultes.
Des exemplaires imprimés ont été envoyés dans les structures avec lesquelles l’ONE collabore ainsi que dans les établissements scolaires.
Affiche destinée aux adultes
Affiche destinée aux enfants
Retrouvez les visuels de la campagne sur le site du SPF Santé publique

Et si nous parlions du volontariat ?

Par la cellule qualité de l'accueil et communication, Direction ATL, ONE
Décembre, c'est le mois du volontariat !
Durant le mois de décembre, différentes associations proposent des moments de rencontre pour découvrir ce qu’est le volontariat et les pistes pour s’y engager.

Retrouvez l’agenda des événements organisés près de chez vous.

La Plateforme francophone du Volontariat est une structure pluraliste qui vise à susciter, faciliter et encourager le volontariat.
Ses actions s’articulent autour de 4 missions :
La Plateforme met à disposition de nombreux outils pour soutenir l’exercice du volontariat.
 

Places perdues ?

Sur le site de Cultures et Santé Asbl
« Places perdues ? » est un outil d’animation sur l’espace public, le lien social et la sécurité. Ce nouvel outil, édité par Cultures&Santé, a été réalisé en partenariat avec un groupe fréquentant la Maison de Quartier d’Helmet située à Schaerbeek.
« Places perdues ? » propose aux adultes et aux jeunes d’observer l’espace public.
À partir de pistes d’animation variées en termes de procédés (jeu, photographie, collage), il s’agit d’interroger les logiques qui sous-tendent l’aménagement de ces places "perdues".
Pourquoi ne sont-elles pas conviviales ?
Et comment y remédier ?
Les objectifs de l’outil sont de :
  • Définir collectivement le lien social, la sécurité et l’espace public
  • Réfléchir aux logiques qui sous-tendent l’aménagement de l’espace public par les autorités publiques
  • Découvrir des aménagements d’exclusion de l’espace public
  • Penser l’espace public de manière à favoriser le bien-être et le lien entre individus
  • Envisager diverses façons de réaménagement et de réappropriation de l’espace public
  • Découvrir des mouvements de réappropriation de l’espace public
L’ensemble des supports liés à « Places perdues » sont téléchargeables sur le site de Cultures&Santé. Le kit est disponible sur demande auprès du centre de documentation de Cultures&Santé (gratuit).
 
Rappelons que la majorité des outils de Cultures&Santé est disponible en téléchargement. Certains kits d'animation sont également disponibles en location via le centre de documentation. Vous pouvez vous procurer certains outils gratuitement selon quelques conditions et dans la limite des stocks disponibles.
 
Le numéro de téléphone du centre de documentation est le 02 558 88 11 et l'adresse mail: cdoc@cultures-sante.be.

Une éducation non-violente pour chaque enfant

Par l'équipe Défense des Enfants International - Belgique (DEI)
Vous êtes coordinateur ou coordinatrice ATL, responsable de projet dans le secteur ATL ? Découvrez deux outils pédagogiques gratuits pour aborder la thématique des "violences dites éducatives ordinaires", c'est-à-dire les violences utilisées à des fins supposées éducatives.
Ces outils, guide pédagogique et carnet d'animation pour les enfants, ont été co-réalisés avec des enfants de 7 à 13 ans, lors d'ateliers réalisés dans des écoles primaires en Belgique francophone.
Chaque enfant a le droit d’être protégé contre toute forme de violence physique ou mentale (article 19 de la Convention internationale des droits de l’enfant). À ce titre, tous les enfants ont le droit d’être éduqué de manière bienveillante, sans violence. Le projet « Une éducation non-violente pour chaque enfant en Belgique » vise à mettre fin aux « violences dites éducatives ordinaires » (VDEO) en travaillant main dans la main avec des enfants, des parents, et des professionnels et professionnelles du milieu scolaire et extrascolaire. 
Dans le cadre de ce projet un outil a été co-créé avec et pour les enfants. Même si l’outil en tant que tel s’adresse à des professeurs et professeures, le contenu pourrait accompagner les équipes de terrain désireuses de faire découvrir les droits de l’enfant aux enfants durant l’année ou durant les vacances scolaires.

Concrètement, les outils de sensibilisation se composent de :
On y parle des droits de l’enfant, des liens entre enfants et adultes, de violences dites éducatives ordinaires et de l’importance de pouvoir demander de l’aide, tout ça en jouant. Les outils peuvent être adaptés en fonction des réalités du terrain et retravaillés en équipe.  
Découvrez les nombreuses ressources disponibles sur le site de DEI-Belgique, ONG agréée par la Fédération Wallonie-Bruxelles en tant qu’Association d’Éducation Permanente. À ce titre, DEI-Belgique réalise des outils pédagogiques, assure la formation et l’éducation aux droits de l’enfant.
Pour découvrir la page RESSOURCES liée au dossier " Le collectif dans l'ATL", rendez-vous sur le site de l'ONE.
Pour accéder à l'ensemble des pages RESSOURCES, consultez la rubrique "Ressources et liens utiles". Une page RESSOURCES (PDF) y est proposée pour chaque édition de 100%ATL. Chacune reprend les hyperliens activés dans les différents articles et ceux proposés pour approfondir les sujets traités. Ces pages RESSOURCES sont classées par ordre chronologique (de l'édition la plus récente à l’édition la plus ancienne).
Pour consulter les anciennes newsletters, rendez-vous sur la page 100%ATL du site web ONE dans la rubrique "Découvrez les newsletters".
100%ATL est un espace idéal pour partager infos et projets !
Retrouvez une présentation de 100%ATL et les anciens numéros sur www.one.be.
Novembre 2023
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